dimanche 14 décembre 2014

Petit mot précieux...





J'ai eu la chance de retrouver cette petite note à l'intérieur d'un livre de ma tante écrivain et poète, Suzanne Allen (j'en ai déjà parlé ici et ).

Rédigée à la va-vite sur une très fine petite page de bloc, il semblerait que cette note soit adressée à une certaine Hélène. Je ne sais pas qui est cette femme... Amie ? Collègue d'écriture ?... J'aime énormément le contraste entre le sérieux relatif du texte et la dernière annotation ("je me suis gouré") !

Ce petit mot m'est extrêmement précieux et je le conserve religieusement. C'est tout ce que j'ai de ma tante, avec un livre dédicacé qu'elle m'a offert et une photo d'enfance.

Je profite d'ailleurs de cet article et de cet espace d'expression public pour demander à toute personne qui aurait connu ma tante ou qui aurait des informations sur sa vie et son oeuvre, de bien vouloir me contacter. J'essaye en effet de retracer son parcours et j'ai très peu d'éléments, y compris au sein de ma propre famille puisque la plupart des membres de la famille qui l'ont côtoyée ne sont malheureusement plus de ce monde...


Lundi 25 octobre 1949

Chère Hélène,

Que devenez-vous ? Que se passe-t-il ? 
Seriez-vous souffrante ? Dans ce cas, faites-moi signe et j'irai vous voir. Sinon, pouvez-vous accepter ce rendez-vous pour jeudi 6 1/2 au Seuil, montez me chercher au 2ème pour ne pas attendre en bas et nous irons où vous voudrez pour causer un peu tranquillement. Nous pourrons prendre également rendez-vous pour que vous veniez à la maison (avec Bob s'il en a envie). Avez-vous besoin de votre livre, ou le prendrez-vous quand vous viendrez ?
La vie est toujours aussi quotidienne, le travail bat de l'aile car il y a, en ce moment beaucoup de manuscrits au Seuil. J'ai passé deux poèmes dans la Tour de Feu, où plus exactement, j'ai laissé passer, mais je m'en mords les doigts, pour des raisons idéologiques que je vous dirai.

Au revoir
Fraternellement et affectueusement
Suzanne Allen

A jeudi prochain 6 1/2 au .................
J'ai voulu faire un escalier, mais je me suis gouré

vendredi 12 décembre 2014

Quand j'apprends que je suis librocubiculariste !





 Mais quel est ce mot étrange ? Eh bien un librocubiculariste est une personne qui lit dans son lit, de manière régulière et récurrente !

Ce mot aurait été inventé par le journaliste et romancier américain Christopher Morley et viendrait étymologiquement du latin "liber" (livre) et "cubiculum" (lit) !

Je pratique donc depuis des années, sans le savoir, le librocubicularisme de manière assidue puisque je n'envisage pas de m'endormir sans avoir lu quelques pages, et que bouquiner le matin au lit avant de me lever est une activité qui me détend et me met de bonne humeur pour toute la journée !

mercredi 10 décembre 2014

Je tente ma chance !




Le but du jeu : chroniquer un livre de la rentrée littéraire de septembre et rédiger une lettre de motivation.

La récompense : recevoir pendant 5 mois, 4 à 5 livres et les chroniquer. Les chroniques seront publiées dans l'Express.

La récompense ultime : se retrouver en mai avec les autres membres du jury et le Président, désigner l'auteur lauréat du jury et rencontrer l'auteur primé lors d'un dîner en juin.
En 2015, la Présidente du Jury sera Tatiana de Rosnay.


mardi 9 décembre 2014

Que font les rennes après Noël ? - Olivia Rosenthal


Intriguée par la plume d'Olivia Rosenthal lors de ma lecture de Mécanismes de survie en milieu hostile, je me suis lancée dans cet autre roman publié en 2010.
Un titre tout à fait évocateur en cette période de fêtes, pour un roman moins réjouissant qu'il n'y paraît !
Que font les rennes après Noël ? C'est la question que se pose la narratrice, petit bout de chou haut comme trois pommes qui rêve d'avoir un petit animal domestique à cajoler, mais qui aimerait bien aussi partir avec les rennes du Père Noël ! Cette fillette va nous emmener sur le chemin de sa vie, nous raconter la manière dont elle grandit, sans faire de bruit, sans faire de vagues, se pliant à la bienséance familiale et sociétale. Elle va également nous raconter sa condition de petite fille obéissante, puis de jeune fille transparente, puis de femme soumise qui se fond dans le moule et se plie au sens commun.
Ce récit est ponctué de courts paragraphes narrant, par la voix d'un dresseur de loup, d'un agriculteur, d'un boucher, d'un soigneur de zoo et d'un biologiste, la condition animale, tant des animaux de compagnie, que des bêtes sauvages ou des animaux de batterie ou de laboratoire. Des considérations sur le traitement et le soin à apporter aux animaux, sur leur habitat, leur vie en captivité, leur fin, naturelle ou pour les besoins alimentaires et scientifiques de l'homme...
Etrange me direz-vous... Au premier abord, oui. Mais tout prend son sens au fil de la lecture lorsque les deux thématiques évoluent avec le temps et semblent se rejoindre pour ne former qu'une seule et même conclusion : où est la frontière entre la condition humaine et la condition animale ? Un livre singulier qui relève plus du récit anthropologique que du roman !

samedi 6 décembre 2014

La peau de l'ours - Joy Sorman



En des temps que l'on imagine reculés et en des contrées que l'on suppose lointaines, l'homme et l'ours vivaient en relative harmonie si ce n'est un dramatique accident de temps en temps. Ainsi, celui que l'homme considérait comme le roi des animaux pu traverser les siècles pacifiquement. Un jour pourtant, une jeune bergère disparut mystérieusement et l'homme soupçonna très vite l'ours. Mais alors pourquoi son troupeau de moutons, jusqu'à la dernière brebis fut-il épargné et retrouvé sain et sauf ? On retrouva la jeune fille trois années plus tard, recluse au fond d'une grotte, un petit sauvageon accroché à ses jambes. Suzanne avait bel et bien été séquestrée par l'ours et, des viols répétés, honteux et abominables de l'ours, naquit l'enfant.
C'est de cet enfant, qu'il sera question dans La peau de l'ours.... L'ourson, engeance contre nature, sera vendu comme phénomène de foire, avant de passer de main en main, de montreur en dresseur d'ours. L'ours va grandir et perdre petit à petit ses traits enfantins, acquérant au fil des années les véritables sens de ses ancêtres ursidés, mais il conservera également ce petit supplément d'âme humain faisant de lui un être réfléchi et sensible. Ainsi, d'arène de combat en cirque, de spectacle de rue en zoo, nous suivrons ses pérégrinations, ses déboires, ses joies, ses peines, ses doutes et ses inquiétudes, jusqu'à sa destination finale et sa rencontre avec Esther au fond de la fosse d'un zoo... Un final profond, émouvant et bouleversant.

Roman mi-humaniste, mi-darwiniste, La peau de l'ours se lit comme un conte. Un conte de Grimm, presque... Mais au-delà de l'aspect légendaire, ce conte nous emmène à la lisière de l'humanité et de la bestialité, nous entraînant dans un voyage où la femme semble être le seul être à comprendre la bête...


lundi 1 décembre 2014

Du domaine des murmures - Carole Martinez




J'aurais aimé vous parler de ce très beau roman de Carole Martinez à chaud, dès la fin de ma lecture, mais c'est trois ans après l'avoir lu que je le fait ! Si j'en parle aujourd'hui, c'est parce que j'ai eu l'occasion d'évoquer son personnage principal lors de mon dernier club de lecture et que je me suis souvenue à quel point cette histoire m'avait transportée et charmée, tant par son sujet que par l'écriture. Ma prose est, quant à elle, peu poétique car j'ai du me plonger dans mes souvenirs pour tenter de vous résumer au mieux cette belle histoire ... A défaut, on notera que le titre, lui, est un poème à lui seul !

1187 : Esclarmonde est la jeune fille du Seigneur du Domaine des Murmures sis quelque part dans le Jura. Son père exige de la marier avec le Sieur Lothaire, Seigneur du domaine voisin, mais cela ne convient guère à la jouvencelle qui rêve d'offrir sa vie à Dieu. C'est pourquoi, le jour de ses noces, en signe de protestation contre ce mariage forcé, elle se tranchera l'oreille et exigera d'être emmurée vivante dans une minuscule cellule jouxtant la chapelle du château. Son père accèdera à sa demande et la jeune fille pourra enfin se consacrer à cette vie de recluse qu'elle rêvait d'endosser, n'ayant pour tout contact avec l'extérieur qu'une minuscule fenestrelle par laquelle on lui transmet le boire et le manger. Mais un beau jour, Esclarmonde va mettre au monde un jeune fils, et c'est alors tout le conté qui va crier au miracle, d'autant plus que, depuis sa réclusion, les récoles sont prospères, il n'y a plus de famine et les guerres ont cessé... Mais quel est donc le secret d'Esclarmonde qui va exiger de son père qu'il parte en croisade pour expier ses péchés ?

Ce très beau livre "moyennâgeux" se lit comme un poème, comme une ode et porte un côté ésotérique, mystérieux et romanesque grâce à son personnage mystique...